Liban: le « pouvoir d’agir » de la société civile
Ancienne Directrice (1998-2014) de l’École Libanaise de Formation Sociale (ELFS) à l’université St Joseph (USJ) et professeure-chercheure durant plus de 30 ans à l’USJ et à l’Université Saint-Esprit de Kaslik (USEK) au Liban, la Dr May Hazaz, nous livre son regard critique sur la situation que traverse le pays, notamment sous l’angle du pouvoir d’agir de la population civile.
Voici un extrait sur les différents niveaux du pouvoir d’agir et leur contribution aux transformations sociétales
Le pouvoir endogène est un pouvoir que vous ne pouvez pas acquérir. Il est en vous et il se manifeste à travers des sentiments d’estime de soi, de conscience critique, de confiance dans ses compétences et savoirs propres. Mais si vous vous limitez au stade individuel vous allez concentrer tout le pouvoir entre vos mains, vous devenez un despote et votre seul souci est de mener les choses comme vous l’entendez.
C’est pourquoi le niveau personnel doit s’inscrire dans une dynamique de groupe. Le second niveau est interpersonnel : des personnes confrontées à une même situation d’impuissance, d’oppression de discrimination font communauté et se mobilisent pour ne plus subir. Elles échangent, s’organisent et décident ensemble des stratégies et des moyens à mettre en œuvre. Mais cela ne suffit toujours pas, car le risque est de tomber dans le communautarisme et de privilégier les personnes relevant d’une même appartenance confessionnelle et partisane aux dépens des autres. C’est le travers dans lequel est tombé le Liban.
C’est là que l’on trouve le troisième niveau pour éviter les clivages qui fracturent la société, le niveau socio-politique, celui de l’engagement au service du Bien Commun, utile à tous.
Lien vers l’article : https://selfpower-community.com/liban-le-pouvoir-dagir-de-la-societe-civile-contre-leffondrement/