Le travail du Conseil de l’Europe sur la lutte contre le populisme et les discours de haine
La FIUC a participé, du 26 au 30 juin 2017, à la session d’été de la Conférence des OING du Conseil de l’Europe.
Les thématiques du populisme et des discours de haine prennent une place considérable au sein de l’agenda du Conseil de l’Europe. Guido BELLATTI CECCOLI (Ambassadeur et représentant de Saint-Martin au Conseil de l’Europe ) fait le constat que plusieurs facteurs nourrissent aujourd’hui le populisme dans nos sociétés : la faiblesse de la croissance ; l’arrivée des migrants et réfugiés ; le scepticisme accru et le manque de confiance envers les gouvernements ; la persistance de la menace terroriste.
Dans le Rapport publié en 2016 sur la « Situation de la démocratie, des droits de l’homme et de l’État de droit en Europe », le Secrétaire Général du Conseil de l’Europe met en avant cinq piliers de la situation démocratique : sécurité démocratique et indépendance judiciaire ; médias ; liberté d’association ; fonctionnement des institutions démocratiques et politiques ; société inclusive. Les OING de la Conférence sont appelées à étudier ce rapport, afin de formuler des critiques ou d’éventuelles recommandations.
M. Gilles BLOCH (Ligue Internationale Contre le Racisme et de l’Antisémitisme) et Mme. Milena SANTERINI (Rapporteure générale sur la lutte contre le racisme et l’intolérance et Coordinatrice de l’Alliance parlementaire contre la haine) ont présenté les travaux du groupe sur la lutte contre les discours de haine. L’objectif serait notamment d’approfondir la thématique des nouvelles technologies comme véhicule de discours de haine, ainsi que la peur de la mondialisation comme élément favorisant le populisme.
Différentes initiatives ont également été présentées. A ce titre, la campagne en ligne « No Hate Speech Movement », lancée en 2012, permet notamment de signaler les discours de haine en ligne, et s’adresse particulièrement aux acteurs de l’éducation formelle et informelle avec son outils didactique Bookmarks. Ainsi, le but de cette campagne est aussi d’éduquer à la lutte contre ces discours, et d’étudier la question sous l’angle des droits de l’Homme. Aussi, le mouvement a lancé le Certificat « No Hate » : sa délivrance montre la contribution d’une organisation pour la lutte contre les discours de haine et l’intolérance en Europe.
La FIUC souhaite approfondir ces thématiques et est actuellement en train de mettre en place, en collaboration avec Mme. Corinne MELLUL (maître de conférence à l’Institut Catholique de Paris) un projet de recherche portant spécifiquement sur le populisme et les nouvelles technologies.